Les 5 églises les plus représentatives sont situées en Rouergue occidental, le long de la bien connue faille de Villefranche, ce très ancien accident géologique qui limite le Massif central au sud-ouest, du Lot au Tarn, de Figeac à Gaillac.
Villefranche semble être l’épicentre de ce mouvement architectural. Ces églises sont actuellement souvent isolées de toute habitation. A l’origine cet isolement était une constante.
Celles que je vais citer ne sont pas toutes, loin de là, des édifices entiers. Il y a eu beaucoup de remaniements et de reconstructions partielles à l’époque gothique.
Certaines sont passées dans le domaine public après suppression de la vocation initiale liturgique, et furent dès lors modifiées pour une vie civile. Mais il existe suffisamment de caractères pour leur attribuer l’appartenance au groupe défini des églises à angles arrondis.
On découvre ainsi, sans totale exhaustivité, dans les différents départements (voir les cartes en annexe), du nord au sud sans reprendre les 5 citées dans l’historique par A.Debat :
→ Dans le Lot (46)
Viazac, Saint-Perre d’Hauterive commune de Béduer, Brengues, Moutigues commune de Laramière.
→ Dans l’Aveyron (12)
La Vinzelle commune de Grand Vabre, Saint-Loup commune de Causse et Diège, La Bastide de Teulat commune de Plaisance, Sabadel commune de Maleville, Belcastel, Mirabel commune de Rignac, Marmont commune de Morlhon, Martiel, Saint-Grat commune de Vailhourles, Salvagnac-Cajarc, Courbières commune de Monteils, Saint Martin commune de Prévinquières (10), La Bastide d’Aubrac commune de Condom-d’Aubrac.
→ Dans le Tarn et Garonne (82)
Saint-Julien de Carrendier commune de Feneyrols, Saint-Sixte de Paulhac commune de Verfeil, Saint- Martin d’Urbens et Notre-Dame de Mespel commune de Larroque , Cambeyrac commune de Castanet.
→ Dans le Tarn (81)
Sainte Cécile de Mouribal commune de Puybégon, Saint Maurice commune de Puycelsi, Saint Jean de Mordagne commune de Cordes, Saint Martial commune de Saint-Marcel Campès, Longueville commune de Gaillac, et tout à l’ouest du département Saint-Jacques de Bezaucelle commune de Sorèze.
On constate sur le terrain qu’Il y a eu une extension centripète de ce type architectural dans toutes les directions selon les anciennes voies de communications et les lieux anciens d’habitation pouvant remonter jusqu’au paléolithique moyen et supérieur.
→ Vers le nord, on parvient jusqu’à Martel avec Montvalent (Lot).
→ Vers l’est, toujours dans le département de l’Aveyron, Viarouge commune de Ségur, La Clau commune de Vézins-du-Levezou (11), Saint-Xist de l’Arbussel commune du Clapier jusqu’aux environs de Lodève dans l’Hérault avec l’église de Lauroux (Hérault).
→ Vers l’ouest, Lantouy : en bordure des ruines actuelles d’un monastère de femmes du XIème siècle, des substructions d’une construction citée avant l’an mil, laissent bien visibles des arrondis et des fragments d’opus
spicatum.
Béars commune d’Arcambal, Saint-Julien de la Mothe commune de Bourg-de-Visa, Pestillac commune de Montcabrier jusqu’à Fumel (Lot-et-Garonne). Ces deux derniers sites ont été signalés par Gilles Séraphin en 1993 (12).
→ Vers le sud / sud-ouest, à côté des églises déjà citées dans le Tarn-et-Garonne comme Cas et celles de la vallée de la Vère, l’ancienne église de Caussade, place du Fil, a malheureusement été récemment détruite (13) dans un but d’urbanisation du centre ville.
Il est possible que cette extension se soit prolongée jusque dans l’Aude avec des lieux comme Roubichoux, Cazalrenoux, Tournegat… Ces grands édifices me paraissent quelque peu postérieurs, mais l’influence stylistique y est quand même très présente.
Il faut noter que dans cette même période chronologique, des cas ponctuels et éloignés peuvent être observés entre autres : Cenon dans la banlieue bordelaise, Caunes-Minervois et Saint-Martin des Puits dans le département de l’Aude, Séviac commune de Montréal-du-Gers.